Friday, November 19, 2010

Le trek autour des Annapurna


5 au 17 novembre: THE trek

Notre miniature porteur, Bacchuram
 À 6h du matin le 5 novembre, on se lève et on va rejoindre Bacchuram, notre porteur de 39 ans qui mesure environ 4'9''.  Le trajet d'autobus vers Bhulbule, ville de départ du trek, prend toute la journée. La route sinueuse à travers les montagnes est à la fois magnifique et épeurante. Le bus est ralenti par des attroupements de gens qui dansent dans la rue pour le festival de Diwali, importante célébration hindou qui s'étire sur quelques jours. On arrive finalement à notre lodge, où on mange avec deux Allemands, dont un ressemble étrangement à Sergei Kostityn (non, ce n'est pas un compliment...).

Balancoire en bambou sur fond de cascade fraiche...
Typique paysage des premiers jours

Les trois premières journées de marche nous portent de 840m à 2700m. Ce sont de grosses journées, on marche environ de 7h30 à 15h30 avec une pause pour diner. On passe à travers des rizières et des champs étagés de céréales diverses. On ne voit pas encore les cimes enneigés du massif, mais on est entouré de vallées et de montagnes verdoyantes et on suit la rivière Marsyangdi, dont les flots turquoises nous suivront tout au long du trek. On partage la route avec les ânes et on aperçoit quelques fois d'autres marcheurs, mais nous sommes principalement seuls.

La superbe riviere qui coule dans la vallee
Village niche dans les champs
Un des nombreux villages que nous traversons
  











Au quatrième jour, on fait la rencontre de 3 Français (Michel, Yann et Lucas), 2 Québécois (Julie et Nicolas), une Allemande et un Suisse (Sabine et Bruno). On marchera ensuite avec ces gens pour presque tout le trajet. Deux autres journées de marche nous font voyager dans de somptueuses forêts de conifères et nous traversons de nombreux ponts chambranlants. Bacchuram fait même une courte prière avant chaque traversée! L'altitude commence à se faire sentir, mais les montées éreintantes sont récompensées par des points de vue imprenables sur les plus hauts sommets du globe.

INDESCRIPTIBLE!!! Les montagnes sont incroyables!
Photo de couple sous les prayer flags, apres une montee ridiculement essouflante
Les 10 novembre, on arrive avec tous nos nouveaux amis dans le village de Manang, à 3500m, où nous passerons deux nuits pour permettre à nos corps de s'acclimater à l'altitude. Le soleil généreux réchauffe les journées, mais dès qu'il se cache derrière les sommets, ça se refroidit considérablement. On passe nos soirées emmitouflés dans nos polars, tuques et mitaines, à jouer aux cartes et aux dés, à jaser et à rire. L'ambiance est vraiment conviviale et les gens sont extrêmement sympathiques.

Manang, pendant notre journee de repos, on fait une petite marche pour accelerer l'acclimatation

De l'autre cote de la riviere, on apercoit le village de Manang

Le 12 novembre, on repart pour le village de Yak Kharkha, à 4000m. À cette hauteur, il faut faire attention à ne pas monter plus de 500m par jour pour ne pas souffrir du mal des montagnes. En altitude, un mal de tête veut souvent dire qu'un liquide s'échappe dans le cerveau, créant une pression qui peut devenir dangereuse. Nous sommes quelques uns à ne pas très bien nous sentir à ce village alors le lendemain, le groupe se sépare. Les Français partent vers Thorong Phedi, dernier village avant la traversée à Thorong La Pass, le plus haut point du trek, alors que nous décidons, avec Julie, l'autre Nic, Sabine et Bruno de monter très légèrement au village suivant, Letdar, situé à 45 minutes de marche seulement. Dans le jour, nous sommes au chaud dans une salle vitrée qui agit comme une serre, mais la soirée est tout simplement glaciale. On réussit de peine et de misère à endurer le froid jusqu'à 20h, heure jugée appropriée pour aller au lit! On se glisse donc dans nos sacs de couchage frisquets et on attend un sommeil difficilement atteignable à cette altitude.

Un Yak blond au toupet frise... c'est certain qu'il se fait niaiser par les autres yaks...

14 novembre, on monte vers Thorong Phedi, à 4500m. Notre rythme de croisière est incroyablement lent, nous marchons à pas de tortue, mais à une vitesse stable, sans prendre trop de pauses. La respiration est plus difficile, le manque d'oxygène est palpable. À la difficulté physique de la marche s'ajoute un côté psychologique non négligeable. Il faut constamment être alerte aux symptômes du mal des montagnes et nous avançons si lentement que ça en vient décourageant! On arrive finalement à destination vers l'heure du midi et on fait une petite marche supplémentaire pour mieux s'acclimater. Il est conseillé de toujours dormir plus bas que le plus haut point atteint dans une journée, donc on marche quelques centaines de mètres supplémentaires avant de redescendre.  Nic décide même de pousser plus loin et se rend jusqu'à environ 5000m, d'où la vue est spectaculaire. La soirée est longue et froide et nous avons hâte d'enfin traverser le sommet de notre trek.

15 novembre, 4h15 du matin, Bacchuram cogne à notre porte pour nous réveiller. On se réveille tous les six, on mange un déjeuner consistant et on part vers 5h15 pour une ascension de 900m vers Thorong La Pass. La montée commence à la lueur de nos lampes frontales, puis le soleil perce tranquillement le ciel. Ce n'est toutefois pas suffisant pour réchauffer nos doigts et orteils et les bourrasques de vent n'aident en rien notre réchauffement! 
Astie qu'y fait frette!!!!
Sublime paysage desertique et hivernal, vers Thorong La Pass!
4 heures a lentement monter le sentier rocheux, dans un decor magnifique
On conserve notre rythme de tortue pendant environ 4 heures et nous atteignons enfin le point culminant de la randonnée, à 5416m! Le ciel est complètement bleu, la vue est indescriptible. Tout autour de nous, les yeux grands ouverts et le sourire étampé au visage, nous contemplons les sommets enneigés qui semblent si près, les paysages désertiques de roc et de sable ainsi qu'une formation rocheuse ressemblant à un château qui surplombe le tout... 

VICTOIRE!!!!!!!!!!!
Les 4 Quebecois et nos deux porteurs a 5416m d'altitude
On passe environ 30 minutes au sommet, puis on repart pour la deuxième partie de la journée, une abrupte descente de 1600m sur des chemins sablonneux et parfois glissant. Le paysage de l'autre côté de la passe est beaucoup plus désertique, très différent. Nous arrivons à la ville de Muktinath vers 15h, complètement vidés!

Le lendemain, dernière journée de marche pour Nic et moi. On descend à travers des vallées en suivant de nouveau une rivière. Le paysage est toujours aussi beau et impressionnant, mais nous sommes heureux que ce soit la fin de notre randonnée. Nous sommes crevés, j'ai les genoux en compote et quelques ampoules sont sur le point d'apparaître sur pratiquement tous les points de mes pieds! Notre périple s'arrête à Jomsom, à 2800m, où on se fait un souper d'adieu avec nos amis. On s'achète du fromage de yak et on se fait un petit apéro fromage et bière, avant d'engloutir notre souper.

Derniere journee de marche, vers Jomsom

Les fameux ponts himalayens...
17 novembre. On déjeune et on part vers l'aéroport de Jomsom. Notre avion à hélices décolle avec 3 heures de retard, dans des vents qui ne semblent pas opportuns pour un tel vol... Dans les airs, nous contournons les immenses montagnes himalayennes, mais même ce décor imprenable n'enlève pas le stress omniprésent pendant les 25 minutes du vol! À 13h, on atterrit à Pokhara, deuxième ville en importance du Népal. On se trouve un hôtel, on mange et on se couche pour une nuit de 12 heures, fiers de notre accomplissement...

1 comment:

  1. Fiers, tu dis? Mets-en que vous devez l'être! Les photos sont magnifiques mais je ne ferais pas ce trek même pour voir ces paysages. Ça a l'air trop difficile. Félicitations!

    Jo & Mondan

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