Saturday, November 27, 2010

La fin du periple nepalais

Pokhara est une charmante ville sur le bord d'un lac entouré de montagnes vertes avec la chaine himalayenne en arrière-plan. On prévoyait y faire du rafting, louer un scooter, faire de petites randonnées pour admirer le paysage et avoir une vue d'ensemble de ces montagnes que nous avons contournées à pied. Malheureusement, Dame Nature et nos corps affaiblis en ont voulu autrement. Un épais brouillard nous a caché les montagnes pendant toute la semaine!
Pokhara vu du World Peace Pagoda
Après une arrivée triomphale, le déclin... Je crache mes poumons, j'arrive à peine à dormir et respirer tellement je tousse et ma gorge est enflée. On consulte le pharmacien, qui nous conseille de voir un médecin. Bon... on n'aura pas pris d'assurances pour rien, on est en train d'enrichir le système de santé népalais de Katmandou à Pokhara! Un médecin quasi-nain qui louche de façon terrible arrive donc et il se présente avec un sens de l'humour aussi douteux que la salubrité du local dans lequel nous sommes installés... "Hello, I'm clean doctor, work with upper body, not dirty doctor working below the belt, hahahahaha". Son rire fait tellement peur que même ses yeux tentent de se sauver en louchant chacun de leur bord... Après les questions d'usage, il m'observe la gorge avec une grosse lampe de poche, me palpe le cou et me tatonne les poumons avec son stétoscope, à travers mes trois couches de vêtement (clean doctor... pas question qu'il s'approche d'un contact avec ma peau!!!). Et me livre son diagnostic: "yes, infection of the lung, respiratory tracks not good, you have start of pneumonia". Je me retrouve avec une prescription pour 5 différents médicaments!

Le lendemain, c'est Nic qui se remet à avoir des problèmes d'intestins... On retourne voir notre ami le pharmacien, qui recommande d'envoyer une analyse de selles à l'hôpital. Et hop, Nico remplit le petit pot et il est sur les antibiotiques lui aussi ("eeeeeh... stomach no good, nothing working, need more medicine"). On est rendu plus que chummy avec le pharmacien, on lui a tellement acheté de médicaments qu'on a le droit à des refill d'eau gratuits pendant tout notre séjour en plus de plusieurs conversations intéressantes.
On passe donc nos journées à nous promener un peu (pas trop vite pour mes poumons et pas trop loin pour les intestins de Nic!), on fait un petit tour de bateau sur le lac, on grimpe une petite butte et on mange dans les bons restos de la ville.
Bateaux sur le lac!
La dernière journée, je me décide à aller faire du parapente. C'est une expérience complètement incroyable. Les conditions n'étant pas excellentes pour faire un long vol, mon pilote décide au moins de me donner quelques sensations fortes en faisant de légères acrobaties. C'est tellement cool!!!! J'en veux plus! Cette sensation de s'envoler d'une falaise et de voler dans les mêmes courants que les oiseaux, c'est tout simplement fabuleux!
Dylan, mon pilote italien, m'attache securitairement
Le vol! Quelle merveilleuse sensation!!
En soirée, on revoit nos amis du trek et on soupe avec eux au merveilleux Everest Steak house, notre première viande rouge en très longtemps! Sur cette note positive, on repart faire nos sacs et dormir un peu avant de repartir à Katmandu pour notre vol du 24 novembre vers Bangkok. Notre dernière semaine au Népal aura été un peu ralentie par le brouillard et les défaillances de nos corps, mais on en aura au moins profiter pour se reposer, bien manger et prendre ça relax un peu...

Le Népal en chiffre:
120 km de marche
9000 roupies de frais médicaux
8 lbs de moins pour ma part
15-20 lbs de moins pour Nic... avec sa barbe de plus en plus fournie, ses joues et ses yeux qui se creusent chaque jour, sa capine du Che et son sourire contagieux, il a maintenant l'air d'un révolutionnaire cubain! Very sexy!!!
Mon sexy boy!
17-24 novembre: Pokhara-Katmandou-Bangkok

Friday, November 19, 2010

Le trek autour des Annapurna


5 au 17 novembre: THE trek

Notre miniature porteur, Bacchuram
 À 6h du matin le 5 novembre, on se lève et on va rejoindre Bacchuram, notre porteur de 39 ans qui mesure environ 4'9''.  Le trajet d'autobus vers Bhulbule, ville de départ du trek, prend toute la journée. La route sinueuse à travers les montagnes est à la fois magnifique et épeurante. Le bus est ralenti par des attroupements de gens qui dansent dans la rue pour le festival de Diwali, importante célébration hindou qui s'étire sur quelques jours. On arrive finalement à notre lodge, où on mange avec deux Allemands, dont un ressemble étrangement à Sergei Kostityn (non, ce n'est pas un compliment...).

Balancoire en bambou sur fond de cascade fraiche...
Typique paysage des premiers jours

Les trois premières journées de marche nous portent de 840m à 2700m. Ce sont de grosses journées, on marche environ de 7h30 à 15h30 avec une pause pour diner. On passe à travers des rizières et des champs étagés de céréales diverses. On ne voit pas encore les cimes enneigés du massif, mais on est entouré de vallées et de montagnes verdoyantes et on suit la rivière Marsyangdi, dont les flots turquoises nous suivront tout au long du trek. On partage la route avec les ânes et on aperçoit quelques fois d'autres marcheurs, mais nous sommes principalement seuls.

La superbe riviere qui coule dans la vallee
Village niche dans les champs
Un des nombreux villages que nous traversons
  











Au quatrième jour, on fait la rencontre de 3 Français (Michel, Yann et Lucas), 2 Québécois (Julie et Nicolas), une Allemande et un Suisse (Sabine et Bruno). On marchera ensuite avec ces gens pour presque tout le trajet. Deux autres journées de marche nous font voyager dans de somptueuses forêts de conifères et nous traversons de nombreux ponts chambranlants. Bacchuram fait même une courte prière avant chaque traversée! L'altitude commence à se faire sentir, mais les montées éreintantes sont récompensées par des points de vue imprenables sur les plus hauts sommets du globe.

INDESCRIPTIBLE!!! Les montagnes sont incroyables!
Photo de couple sous les prayer flags, apres une montee ridiculement essouflante
Les 10 novembre, on arrive avec tous nos nouveaux amis dans le village de Manang, à 3500m, où nous passerons deux nuits pour permettre à nos corps de s'acclimater à l'altitude. Le soleil généreux réchauffe les journées, mais dès qu'il se cache derrière les sommets, ça se refroidit considérablement. On passe nos soirées emmitouflés dans nos polars, tuques et mitaines, à jouer aux cartes et aux dés, à jaser et à rire. L'ambiance est vraiment conviviale et les gens sont extrêmement sympathiques.

Manang, pendant notre journee de repos, on fait une petite marche pour accelerer l'acclimatation

De l'autre cote de la riviere, on apercoit le village de Manang

Le 12 novembre, on repart pour le village de Yak Kharkha, à 4000m. À cette hauteur, il faut faire attention à ne pas monter plus de 500m par jour pour ne pas souffrir du mal des montagnes. En altitude, un mal de tête veut souvent dire qu'un liquide s'échappe dans le cerveau, créant une pression qui peut devenir dangereuse. Nous sommes quelques uns à ne pas très bien nous sentir à ce village alors le lendemain, le groupe se sépare. Les Français partent vers Thorong Phedi, dernier village avant la traversée à Thorong La Pass, le plus haut point du trek, alors que nous décidons, avec Julie, l'autre Nic, Sabine et Bruno de monter très légèrement au village suivant, Letdar, situé à 45 minutes de marche seulement. Dans le jour, nous sommes au chaud dans une salle vitrée qui agit comme une serre, mais la soirée est tout simplement glaciale. On réussit de peine et de misère à endurer le froid jusqu'à 20h, heure jugée appropriée pour aller au lit! On se glisse donc dans nos sacs de couchage frisquets et on attend un sommeil difficilement atteignable à cette altitude.

Un Yak blond au toupet frise... c'est certain qu'il se fait niaiser par les autres yaks...

14 novembre, on monte vers Thorong Phedi, à 4500m. Notre rythme de croisière est incroyablement lent, nous marchons à pas de tortue, mais à une vitesse stable, sans prendre trop de pauses. La respiration est plus difficile, le manque d'oxygène est palpable. À la difficulté physique de la marche s'ajoute un côté psychologique non négligeable. Il faut constamment être alerte aux symptômes du mal des montagnes et nous avançons si lentement que ça en vient décourageant! On arrive finalement à destination vers l'heure du midi et on fait une petite marche supplémentaire pour mieux s'acclimater. Il est conseillé de toujours dormir plus bas que le plus haut point atteint dans une journée, donc on marche quelques centaines de mètres supplémentaires avant de redescendre.  Nic décide même de pousser plus loin et se rend jusqu'à environ 5000m, d'où la vue est spectaculaire. La soirée est longue et froide et nous avons hâte d'enfin traverser le sommet de notre trek.

15 novembre, 4h15 du matin, Bacchuram cogne à notre porte pour nous réveiller. On se réveille tous les six, on mange un déjeuner consistant et on part vers 5h15 pour une ascension de 900m vers Thorong La Pass. La montée commence à la lueur de nos lampes frontales, puis le soleil perce tranquillement le ciel. Ce n'est toutefois pas suffisant pour réchauffer nos doigts et orteils et les bourrasques de vent n'aident en rien notre réchauffement! 
Astie qu'y fait frette!!!!
Sublime paysage desertique et hivernal, vers Thorong La Pass!
4 heures a lentement monter le sentier rocheux, dans un decor magnifique
On conserve notre rythme de tortue pendant environ 4 heures et nous atteignons enfin le point culminant de la randonnée, à 5416m! Le ciel est complètement bleu, la vue est indescriptible. Tout autour de nous, les yeux grands ouverts et le sourire étampé au visage, nous contemplons les sommets enneigés qui semblent si près, les paysages désertiques de roc et de sable ainsi qu'une formation rocheuse ressemblant à un château qui surplombe le tout... 

VICTOIRE!!!!!!!!!!!
Les 4 Quebecois et nos deux porteurs a 5416m d'altitude
On passe environ 30 minutes au sommet, puis on repart pour la deuxième partie de la journée, une abrupte descente de 1600m sur des chemins sablonneux et parfois glissant. Le paysage de l'autre côté de la passe est beaucoup plus désertique, très différent. Nous arrivons à la ville de Muktinath vers 15h, complètement vidés!

Le lendemain, dernière journée de marche pour Nic et moi. On descend à travers des vallées en suivant de nouveau une rivière. Le paysage est toujours aussi beau et impressionnant, mais nous sommes heureux que ce soit la fin de notre randonnée. Nous sommes crevés, j'ai les genoux en compote et quelques ampoules sont sur le point d'apparaître sur pratiquement tous les points de mes pieds! Notre périple s'arrête à Jomsom, à 2800m, où on se fait un souper d'adieu avec nos amis. On s'achète du fromage de yak et on se fait un petit apéro fromage et bière, avant d'engloutir notre souper.

Derniere journee de marche, vers Jomsom

Les fameux ponts himalayens...
17 novembre. On déjeune et on part vers l'aéroport de Jomsom. Notre avion à hélices décolle avec 3 heures de retard, dans des vents qui ne semblent pas opportuns pour un tel vol... Dans les airs, nous contournons les immenses montagnes himalayennes, mais même ce décor imprenable n'enlève pas le stress omniprésent pendant les 25 minutes du vol! À 13h, on atterrit à Pokhara, deuxième ville en importance du Népal. On se trouve un hôtel, on mange et on se couche pour une nuit de 12 heures, fiers de notre accomplissement...

Katmandu, Nepal


30 octobre au 5 novembre: Katmandu, Népal!

Vue du Nepal de notre avion!
Dans le taxi de l'aéroport, on rencontre Pablo, un Argentin, avec qui on se cherche un hôtel. C'est la haute saison de trekking et toutes les chambres sont pleines! On se retrouve donc dans un endroit très ordinaire, avec deux lits simples qu'on ne peut coller, un tapis miteux et une salle de bain dont la tuyauterie laisse couler une eau rouillée. On va souper les trois dans un resto népalais et on rentre tôt puisque Nic, qui ne file pas depuis 2 jours, ne se sent pas très bien.

31 octobre. Halloween. Fête à P-O (bons 30 ans P-O!!!). Ça fait officiellement 2 ans que Nic et moi sommes ensemble. L'an dernier, pour notre premier "anniversaire de couple", j'avais passé la nuit à l'hôpital. Cette année, c'est Nic qui n'arrive pas à se lever, terrassé par une bactérie qu'il cultive depuis un certain temps. Je vais chercher un médecin népalais (qui a étudié à Calgary!!!), qui lui prescrit une multitude d'antibiotiques et pilules, pour un total de 3,50$. Il ne mange presque pas depuis quelques jours et ne boit que du jus, il maigrit à vue d'œil... la foutue bactérie lui a même coupé son légendaire appétit et la moindre pensée à de la nourriture lui donne le tournis. 

Durbar Square
Thamel, avec ses quelques pancartes publicitaires...

Le lendemain, Nic est toujours au lit. Je pars marcher dans le Durbar Square, quartier traditionnel où anciennement, les rois se faisaient couronner et je contemple les magnifiques structures à 3 toits et les temples. Je me promène dans les alentours et reviens vers Thamel, le centre touristique où nous sommes installés. 






Thamel, c'est un labyrinthe de rues étroites avec des vendeurs de marchandise de plein air contrefaite. North Face est roi au pays de l'Everest. Contrairement à l'Inde, il n'y a pas d'égouts à ciel ouvert et la pollution et les odeurs sont beaucoup moindres... mais le patchouli et l'encens sont omniprésents!!! Il y a des bâtons qui brûlent PARTOUT, dans la rue, dans les magasins... c'est une horreur!! La journée passe tranquillement, je m'occupe de mon malade et en soirée, Nic réussit à se lever et on va souper avec Pablo dans un délicieux resto italien.


Nico et Pablo, mes deux barbus de Katmandu!
2 novembre. On teste l'état de santé de Nic et on marche 2 km vers Swayambhunath, le temple des singes. On monte des centaines de marches pour se rendre au temple, en s'arrêtant pour regarder les singes batifoler tout autour. Ils sont trop mignons. On passe quelques heures là-bas, puis on revient vers Thamel et on soupe une dernière fois avec Pablo, qui quitte le lendemain.

Un des nombreux singes du temple. Celui-ci vise l'emballage Kit Kat comme snack...

3 novembre. On passe la journée à essayer de prendre une décision par rapport au trek que nous allons faire. On penche finalement pour une randonnée de 12 jours autour des Annapurna (un circuit qui contourne un massif de montagnes culminant à 7000 et 8000 mètres) et on s'engage un porteur, qui fera le circuit avec nous en transportant notre sac à dos. Le départ est prévu pour le 5 novembre et le reste de notre temps est utilisé pour acheter les derniers trucs (sac de couchage, bâtons de marche...) et nous renseigner sur le mal des montagnes, maladie à ne pas négliger!

Monday, November 1, 2010

Amritsar et Dharamsala


22-23 octobre: 24 heures de bus vers Amritsar
Grosso modo: bus de 6:00 à 12:30 pour se rendre à Bikaner. Arrêt à Bikaner sur une terrasse pour manger, relaxer et remettre nos esprits droits avant de repartir. À la dernière minute, on se rend compte qu'avec le temps qu'on avait, on aurait pu aller visiter le temple des rats. La légende veut que la déesse Karni Mata demanda à Yama, le dieu de la mort, de rescussiter le fils d'un conteur. Celui-ci refusa et elle décida dès lors de réincarner tous les conteurs en rats, privant ainsi Yama de l'âme de ces personnes. Des milliers de rats dans un temple où on doit se promener pieds nus. Malheureusement, on a manqué cette attraction...

5:30pm à 5:00am, bus vers Amritsar. Nic décide d'aller s'assoir avec le chauffeur pour étudier sa conduite et se rassurer, mais c'est plutôt le contraire qui arrive... Il se fait inviter à jouer aux cartes dans l'allée pendant qu'une Indienne de 11 ans me fait la conversation et me supplie d'aller dormir chez elle à Amritsar (toute la famille hoche intensément de la tête en guise d'encouragement).

Mais notre idée est faite, on veut dormir au Golden Temple, endroit sacré des Sikhs. On s'y rend avec un couple rencontré dans le bus (Jenny et Patrick, Anglaise et Canadien s'étant rencontrés en Australie).

23-24 octobre: Amritsar
Les bénévoles aux temples ne sont pas très clairs, mais on finit par se trouver des lits dans un grand dortoir (la nuit et la nourriture sont gratuites et il faut faire une donation à la fin). Le temple est très beau, entouré d'eau et tout doré. On mange dans la grande salle communautaire, où on sert à tous les pellerins et visiteurs du dhal, des haricots en sauce au cari et du pudding au riz, avec des chapatis. Pas terrible, mais l'expérience en vaut le coût. Il faut ensuite se lever pour laisser place à la prochaine bordée de gens.
  
On se promène dans la ville, qui est grande et bruyante. En soirée, on assiste à un spectacle d'une étrangeté incomparable. On va voir la cérémonie quotidienne de fermeture de la frontière indo-pakistanaise. Des kilomètres de gens marchent vers la frontière en scandant des slogans (les seuls mots que je discerne sont Pakistan et Kashmir, ça ne me rassure pas, mais je semble la seule à être parano). On passe divers postes de sécurité et on s'installe dans des gradins pour regarder la chorégraphie de changement de garde (on jurerait qu'ils font du yoga tellement leurs mouvements sont fluides). De part et d'autre de la frontière, les Indiens et les Pakistanais s'enthousiasment et étalent leur fierté nationaliste respective. Une camaraderie intéressante pour ces pays ayant de fortes tensions politiques.

Ceremonie du cote pakistanais
Notre chauffeur nous emmène ensuite au temple hindu le plus n'importe quoi vu jusqu'à présent (et la compétition est féroce, les temples aux couleurs pastels et aux allures de guimauve sont omniprésents). Ce temple est un labyrinthe où les salles se succèdent. Tu passes ainsi d'une salle tapissée de miroirs à un tunnel en faux roc qui mène à une pièce à plafond bas qui débouche sur une grotte ayant 10cm d'eau au fond, le tout rempli de statues de dieux pour le moins étranges.

Une des deesses du temple...
24-25-26-27-28-29 octobre: Dharamsala - Mcleod Ganj - Bhagsu
On ne trippe pas à Amritsar malgré la beauté des turbans colorés et des barbes et moustaches hirsutes à perte de vue. À midi, on quite Jenny et Patrick et on va vers la station de bus pour une autre formidable aventure vers Dharamsala/Mcleod Ganj, ville du gouvernement tibétain en exil et lieu de résidence du Dalai Lama. La route dans les montagnes est insupportablement sinueuse et rocailleuse. Les gens s'entassent dans l'allée de l'autobus et un Indien vomit près de nous. L'autobus s'arrête, un homme gosse une pelle avec je ne sais quoi et fout un tas de sable sur la flaque et on repart, en s'arrêtant aux 5 minutes pour embarquer ou débarquer un Indien. C'est la run de lait, rien de moins. Ce brassage de cage me donne une cuisante migraine (je ne suis pas très fière de mon état de santé depuis 3 sermaines...) et arrivés à destination, on se rend jusqu'au premier hôtel qu'on voit et on se pait une chambre de luxe (25 $CAN au lieu des habituels 8$...). Mon formidable amoureux m'apporte nourriture et boisson à la chambre et je dors paisiblement pendant qu'il part avec 3 filles manger son premier plat tibétain (un plat carnivore qui est apparamment exquis), le tout arrosé de quelques bières.

Mcloed Ganj, vue de notre hotel de luxe!

Le 25 octobre, on se lève tôt et on déjeune au son de Quit playing games with my heart et la trame sonore du Roi Lion (Tom et Anne-So, j'ai une petite pensée pour votre mariage!!!), puis on part à pied explorer les environs. La ville de Mcleod Ganj est vraiment agréable, bien logée dans le début de la chaîne himalayenne. On est entouré de montagnes, de magasins tibétins et de vendeuses de momos (espèce de dumpling vapeur aux légumes). On se rend ensuite vers le paisible village voisin de Bhagsu, où Laurence, une fille avec qui j'ai travaillé à la Piazzetta il y a 10 ans, est installée depuis quelques jours avec Hugo, son amoureux. On se prend une chambre au même endroit qu'eux. C'est une agréable sensation que de retrouver Laurence aussi loin de la maison!

Le lendemain, Nic et moi lambinons un peu dans la chambre, puis on part vers les montagnes. On rencontre 2 Français avec qui on remonte une chute, roche par roche, jusqu'à arriver à un point assez haut pour admirer la vue sur la vallée. On se réchauffe au soleil, étendus sur une roche, bercés par le son de la chute qui nous contourne. Ce moment de détente vaut bien la frousse que j'ai eue en escaladant la cascade (je suis rendue un peu moumoune...)!! Nic, lui, est comme un gamin, il est heureux comme tout d'être dans la nature verdoyante après les villes et le désert, il grimpe tel un singe armé de la caméra pour immortaliser les lieux. 
La partie "facile" de notre escalade de chute
En soirée, on mange avec Laurence, Hugo, 3 Française et un Néo-Zélandais dans un endroit très "chill" (l'ambiance dans les montagnes indiennes est très planante). Les 8 ensemble prévoyons partir le lendemain pour un trek de deux jours dans les montagnes. 
Laurence et Annie au milieu du trek

27 octobre, on se lève tôt et vers 9h, notre groupe de 8 personnes est prêt à partir! Bhagsu est à 1770m d'altitude et l'ascension vers notre refuge pour dormir nous mènera à 2875m. Ça commence raide, mais après un certain temps (et un arrêt chaï), nos jambes et nos poumons encrassés de l'air toxique des villes s'habituent et la montée est fantastique. Plus on monte, plus la vue de la vallée est spectaculaire. Mais rien ne bat l'arrivée à destination: un dernier droit à monter et on arrive sur une crête où sont installés quelques refuges et restaurants rudimentaires et comme décor de fond, un mur de sommets enneigés dont les pics vont à plus de 4000m d'altitude. C'est à en couper le souffle. Lors de la réservation du refuge, on nous a promis une cabine de deux chambres, avec chacune 2 lits doubles. La réalité est plutôt un shack décrépit, dont certains carreaux de fenêtre sont remplacés par des feuilles de platique qui volent au vent et surtout, 2 miniscules chambres avec un seul lit par chambre... nous devrons donc nous entasser à 4 dans un lit double, ce qui mènera éventuellement à une des pires nuits de mon existence (comme peuvent en témoigner Nic et Laurence, qui ont subit mes retournements successifs toute la nuit, gâchant du coup leur sommeil aussi...).


Nico autour de 3200m d'altitude


Hugo, Laurence et Annie
Coucher du soleil de notre refuge










On mange, on explore, on observe les ânes et les moutons brouter l'herbe. Le souper se fait autour d'un feu qui peine à nous réchauffer dans une température près du point de congélation... La soirée est festive, la voie lactée est sublime, le sommeil est médiocre!! On se lève courbaturés et fatigués, ce qui ne nous empêche pas de monter plus haut, pour atteindre la première ligne de neige, autour de 3200m. Après le diner, on retourne vers Bhagsu par un chemin différent, arpentant d'abord la crête bordée d'un côté par les hauts sommets et de l'autre, par la vallée et les villages qu'on aperçoit plus bas. Ce chemin est mois bien indiqué et on finit par se perdre dans une forêt descendant abruptement vers une chute et ça nous prend au moins une heure (à 8, les décisions sur le chemin à prendre peuvent être longues!!) pour retrouver le bon chemin et se rendre à notre chambre pour une douche bien méritée! C'est notre

dernier souper à Bhagsu et on se rend manger, les 8, dans un état semi-comateux, mais complètement satisfaits de notre trek.

Vue sur la crete et notre campement rudimentaire

29 octobre. Courbaturé n'est pas suffisant pour décrire notre état. Nic et moi décidons de repartir vers Delhi le soir même avec Laurence et Hugo pour prendre un vol le lendemain pour le Népal. On réserve nos billets, puis la journée passe en  jouant aux cartes et en jasant jusqu'au départ. Hugo a le mal des transports en montagne (ce qui fait beaucoup rire les Indiens), alors on s'entasse à 4 dans un taxis et on roule jusqu'à ce que la route soir plus droite, d'où on prend un bus vers Delhi. Nic et moi avons les bancs du fond et c'est horrible... Impossible de dormir, la route est en mauvaise condition et on saute d'un pied à chaque 5 minutes (et je n'exagère même pas). On a les fesses en compote, le dos barré et les jambes enkylosée... On nous débarque un peu n'importe où à Delhi, on part vers l'aéroport où on a plusieurs heures à perdre. Nous sommes 4 zombies dans l'aéroport, on dort sur toutes les surfaces possibles et on se sépare ensuite pour nos vols respectifs (nous, vers Kathmandu et eux, vers Bangkok).

On trouvait que notre billet d'avion coûtait un peu cher et on se rend compte qu'on est en première classe! On tente d'en profiter pour les 1h30 que durent le vol! En arrivant à Kathmandu, on fait faire nos visas, on débarque en ville, on s'installe. À première vue, ça ressemble à l'Inde, mais en moins bruyant. Je suis certaine qu'on va bien aimé notre séjour népalais...