Monday, October 25, 2010

Petit clin d'oeil à Tom et Anne-So

Dung Beetle

Dure tâche que de rouler une bouse de chameau à longueur de journée...

Traversée du désert

18-19-20-21-22 octobre: Jaisalmer



Il est midi. On est dans une ville bordant le désert de Thar. Il doit faire 45 degrés. On mange, on relaxe puis on part visiter le fort de la ville, qui ressemble à un immense château de sable étonnamment installé sur une montagne de roche poreuse et qui menace de s’écrouler, 800 ans après sa construction… Des pans de mur se sont d’ailleurs déjà détachés et le fort est dans un piètre état. C’est fascinant de déambuler dans les ruelles du fort, où habitent encore une grande quantité de gens. On se prend un chaï dans un petit café au coucher du soleil, puis une fois la lumière tombée, on voit les centaines d’habitations s’illuminer dans les tourelles. C’est étrangement médiéval comme vision. On discute pendant des heures avec le jeune propriétaire. Il est très sympathique, mais finit évidemment par vouloir nous vendre ses services de guide de façon insistante… C’est dommage, mais le lien mercantile qui nous unit à la plupart des Indiens empêche la création de réels liens.



Le 19 octobre, on s’offre le luxe de passer l’après-midi sur le bord de la piscine d’un hôtel chic. C’est FABULEUX!!! On se prend pour des riches, allongés sur nos chaises, sirotant une boisson fraiche et on se glisse dans l'eau froide qui nous donne des frissons très bienvenus. Au retour en ville, on va souper dans un resto qui sert des "all-you-can-eat" thali. Nic est légèrement indisposé et on marche jusqu'à l'hôtel pour digérer.



Le lendemain, on se lève tôt pour notre safari en chameau. Notre groupe est composé de deux pot-head qui fument constamment (et habitent dans une van depuis 3 ans), d'un autre couple et de 4 guides. Un peu hétéroclite comme groupe, mais on s'amuse beaucoup. La route en chameau est inconfortable à souhait et la chaleur fiévreuse du désert nous colle à nos bestioles. Mon chameau a une plaie ouverte près de l'oeil et se frotte souvent sur mon pantalon... ouach! De midi à 4:00pm, on se repose à l'ombre (40 degrés au lieu de 45...), on mange et on boit du chaï. Nic va même traîre les chameaux et on en boit le lait, qui a un goût douteux.




On repart dans une route bordée de cactus et de plantes arides à épines. Le défi consiste à contrôler le chameau pour qu'il n'entre pas en contact avec la dangereuse flore! On arrive à une grande dune de sable, où on s'installe pour la nuit. On mange ret on dort à la belle étoile, avec des bières que sont spécialement allé chercher 2 guides, dans un village à une heure de la dune... N'ayez pas trop pitié, ils se font une énorme commission sur la boisson...





Le lendemain, c'est sensiblement la même routine. Les chameaux s'arrêtent boire dans un oasis (lire une flaque d'eau avec un arbre), on s'installe à l'ombre et on repart vers la ville. On arrive à l'hôtel complètement crevés, on se couche et on se lève tôt pour notre bus du lendemain, à 6:00 du mat.

On relaxe a Udaipur

15-16-17 octobre



Ça fait du bien de se retrouver dans une très jolie ville sur le bord d'un lac. Assez grande pour si perdre un peu, mais assez petite pour ne pas se faire harceler aux deux minutes pas des auto-rickshaws ou commerçants de tout genre. Il faut comprendre que, pour les vendeurs, un Blanc en Inde, c'est un guichet automatique sur deux pattes... Si tu refuses un taxi ,il y en aura un autre 3 mètres plus loin, puis 3 mètres plus loin et ils demanderont tous la même chose de façon insistante. Après dix jours de voyage, Nic continue de répondre poliment à chacun d'eux, alors que je les ignore déjà avec un air un peu sauvage… Parfois, la gentillesse de Nic mène à des conversations intéressantes, mais majoritairement, ça ressemble à ça:
-What’s your good name, sir?
-Nicolas.
-Where you from ?
- Canada.
- Haaaaa Canada. Beautiful country. French part ?
- Yes.
- Come inside have a look. Don’t need to buy, looking is free.
Nos sacs étant déjà bien remplis, on s’évertue, en vain, à leur faire comprendre que nous n’avons pas d'espace pour 2 pantalons Aladdin, 1 turban de 5 mètres et 8 pashminas (« yes, sir, but good quality »)...
On s’installe donc pour quelques jours. Ayant été malade le jour de ma fête, on se reprend le 15 octobre. On marche jusqu’à Sunset point, où un temple est perché sur le haut d'une montagne et d’où on peut observer un très romantique coucher de soleil. Par contre, en public, pas le droit de montrer d’affection! Seuls les garçons indiens ne se gênent pas pour démontrer leur grande amitié, main dans la main ou carrément imbriqués l'un dans l’autre par les épaules. On les voit d’ailleurs s’enfourcher à trois sur une petite motocyclette. Le paysage vu de Sunset point est magnifique, on y voit la ville, les lacs et les montagnes. Ensuite, Nic me gâte avec un souper aux chandelles dans un magnifique resto, où on se commande entre autres un délicieux poulet tika masala, qui passe très bien (première viande depuis le mouton de Delhi!!!).



Le lendemain, c’est le yoga matinal sur le toit de l’hôtel. On est les seuls à s’étirer de façon démente en essayant de suivre notre flexible professeur! On se promène ensuite dans la ville, on visite rapidement le City Palace (bel endroit, mais on doit admettre qu’on a peu d’intérêt pour ces bâtiments décrépits qui pullulent dans chaque ville…). On soupe avec un couple de Français (Marion et Romain, très typiques comme noms!!) sur un toit d’où on voit les célébrations de Navratri, un festival de 9 jours de danse et de musique qui se cloturera le lendemain par le Dussehra, qui marque la victoire du dieu Rama contre le roi-démon Ravana (la victoire du Bien sur le Mal).



17 octobre. Aucun doute, c’est la fête à Udaipur!! Après une autre séance de yoga, on observe dans les rues étroites les processions de chars décorés de statues/effigies, les gens qui se lancent mutuellement de la poudre colorée, les enfants qui font éclater les pétards les plus bruyants jamais entendus. Le char est ensuite mené au Ghat (porte qui mène au lac) et les statues sont jetées à l’eau, guirlandes de fleurs et encens inclus!!! Est-ce la peine de mentionner que le lac est extrêmement pollué, mais que les gens s’y lavent tout de même???

17 au 18 octobre : a hell of a bus ride, Udaipur-Jaisalmer
Pas vraiment mieux que le trajet précédent… on dort encore dans notre couchette qui tangue, le conducteur fait n’importe quoi… Il conduit en plein milieu de la rue et les autres véhicules doivent l’éviter, par la droite ou la gauche peu importe… tout cela sous un tonnerre de klaxon et de « CHAIIIIIII ». On change d’autobus à mi-chemin. Nic réussit encore à se faire plein d’amis indiens qui ont tous un frère avec un hôtel à Jaisalmer. Malgré que Nic leur dise que nous avons déjà un hôtel de réservé, une fois arrivés à Jaisalmer (avec 3 heures de retard), 3-4 personnes nous attendent « Nicolas? Come to my hotel, I’m xyz’s brother ». L’air piteux, ils nous regardent marcher vers notre hôtel déjà réservé…

Saturday, October 16, 2010

Pahar Ganj, Delhi



LES PREMIERES AVENTURES EN INDE

3-8 octobre : Montréal – New York – New Delhi
Dimanche le 3 octobre. Les derniers au revoir sont faits, le ménage de l’appartement est étonnamment terminé, nos sacs sont pleins (et trop lourds, mais on n’a plus le temps de repenser notre attirail!). Notre dernier souper à Montréal se fait chez Tom et Anne-Sophie (merci encore, c’était délicieux et réconfortant de manger avec vous!), puis on quitte vers la station d’autobus.

Le trajet de nuit vers New York se passe dans un sommeil douteux, avec un arrêt trop long aux douanes et une pause dans la fascinante ville d’Albany. On arrive à destination à 8h du matin et, après une courte sieste, on part pour deux jours de shopping intense pour les derniers achats. On s’offre le luxe d’un nouvel appareil photo, un magnifique Canon SX30 avec zoom 35X, qu’on justifie en disant que ce sera notre cadeau de Noël à nous-mêmes… Nic s’enthousiasme avec les vendeurs de bouffe dans la rue et s’exclame dès la fin de son premier falafel « j’ai hâte d’avoir encore faim pour manger autre chose ». Ça augure bien pour l’Inde…

Le 5 octobre, on part légèrement plus tard que prévu pour l’aéroport et en arrivant, les deux seuls sièges restants dans l’avion sont séparés. Nic use de ses talents de communicateur pour négocier avec mon voisin de siège et on finit par être assis ensemble pour ce vol de 14 heures. Rien à signaler sur le vol, peu de turbulence, un choix de 145 films et une voisine Indienne loquace.

6 octobre, 20h. On se pose à Delhi. Depuis des semaines, on entend plein d’histoires belles et horribles sur l’Inde. Enfin, nous pourrons nous faire notre propre idée de ce pays à la réputation si variable. Bien entendu, le chauffeur de l’hôtel que nous avons réservé n’est pas là et on se fait entrainer dans une histoire de transport beaucoup trop compliquée et onéreuse, mais on finit par se rendre à 23h à l’hôtel Vivek (merci Gui et Jen pour la suggestion, l’hôtel est bien situé, la terrasse est chouette et la chambre est OK, malgré une odeur d’égouts qui plane…)

Vue de l'hotel a notre arrivee a Delhi


Après une nuit empreinte de décalage horaire, on déjeune sur la terrasse et sommes immédiatement confrontés à la logique indienne :
Nic : I’ll take the israeli breakfast
Serveur: Sorry, only one we don’t have.
Nic : ok, then I’ll take the spanish breakfast
Serveur: sorry, don’t have
Nic: what do you have?
Serveur : only american breakfast…

On passe la journée à arpenter les rues de Delhi à pied. Cette ville a des allures apocalyptiques. La pollution est si intense…de la terrasse sur le toit de l’hôtel, mêmes les bâtiments voisins sont baignés d’un voile grisâtre. Du haut du minaret de la plus grande mosquée de l’Inde, on promet une vue imprenable sur la ville, mais la réalité laisse plutôt place à un patchwork de toits décrépits et gris qui se perdent encore une fois dans cet épais smog qui recouvre tout.

Malgré la lourdeur asthmatique de l’air, New Delhi est fascinante. La ville est énorme, il y a des gens partout, le bruit des klaxons est incessant, les odeurs sont omniprésentes (des effluves enivrantes d’épices et de samossas aux dérivés d’égout et de bouse de vache sacrée).  La bouffe est délicieuse et pour le moment, nos estomacs se portent bien, même si Nic a déjà oublié la règle du végétarisme pour manger du mouton…

L’aventure est enfin commencée et pour le peu qu’on a vu, on n’est pas déçu!!!
8 octobre, on a la journée devant nous avant de prendre le train pour Agra à 17h.

On s’amuse à se perdre dans les ruelles, Nic trouve un barbier sympathique et se fait couper les cheveux, ce qui est suivit d’un massage de tête incluant coups de poing sur le dessus de la caboche… Nic arbore fièrement sa coupe indienne. On prend un rickshaw vers Humayun’s Tomb, un magnifique bâtiment en pierre rouge et marbre blanc dont le Taj Mahal s’inspirera plus tard.






8-10 octobre New Delhi – Agra - Jaipur


Goddam Taj Mahal, Agra

Dans le train, on rencontre Christian, un Chilien (Lydia, j’ai pensé à toi, on les aime les gens du Chili!!) et on se trouve un hôtel les 3 ensemble une fois rendus à Agra. On s’installe sur la terrasse/ restaurant et on commande de la bouffe et les 8 bières qu’ils ont en stock (de la Kingfisher, 600ml, avec un taux d’alcool très précisément inscrit sur la bouteille: supérieur à 3.25%, mais inférieur à 5%!!!). On passe une magnifique soirée et on se couche vers 3h du matin… pour se réveiller 2h30 plus tard pour voir le lever du soleil sur le Taj Mahal!
 

Dans un état légèrement barbouillé, on suit la horde de touristes en ligne pour entrer sur le site. Malgré avoir vu de multiples photos du monument, l’apercevoir en vrai reste très impressionnant. La beauté et la parfaite symétrie du Taj s’élèvent contre un ciel toujours gris de smog. Un incontournable de l’Inde qui en vaut bien la peine.

On va ensuite déjeuner et dans notre fatigue extrême, le repas passe dans une hilarité continue. On rit particulièrement devant cette perle de sagesse inscrite sur le t-shirt du serveur : « Love in tennis means nothing, but it means everything in life ».

Christian quitte déjà pour prendre un vol vers le Népal. Nic et moi retournons nous coucher et on se lève pour prendre notre train vers Jaipur, dans le Rajasthan. La gare de train est un véritable zoo on se fait constamment envoyer d’une place à l’autre pour acheter nos billets. On manque notre train, et le train suivant. On regarde les options pour aller ailleurs, mais après plus de quatre heures passées à la gare sans réussir à avoir une information pertinente, on retourne à Agra pour la nuit.

Le 10 octobre, journée de cauchemars pour ma part : je suis malade. Crampes abdominales qui me plient en deux, impossible de me lever sans vaciller, je passe la journée au lit pendant que Nic cherche comment passer le temps et comment sortir de cette ville bruyante et sale. Il nous trouve des billets de train et on part pour la gare en fin d’après-midi. Je vomis dans le rickshaw et rampe jusqu’à mon lit dans le train ou je dors d’un sommeil fiévreux pendant que Nic parle à tout le monde et se fait de nombreux amis! Les médicaments font passer la fièvre et je me sens mieux quand on arrive à Jaipur 6 heures plus tard.

11-13 octobre : Jaipur

Jaipur est la capitale de l’état du Rajasthan. Notre hôtel est situé dans un coin tranquille de la ville et ça fait du bien! Après une bonne nuit de sommeil, on part marcher dans la ville en s’arrêtant dans plusieurs magasins de luxe pour profiter de leur air climatisé… il fait chaud!!! On entre dans une galerie d’art tenue par une jeune Indienne très moderne et passionnée. Je tombe en amour un artiste de Calcutta (Sasanka Ghosh), mais me retiens d’acheter une toile de 700 US$...

On se rend dans la vieille ville, surnommée la Pink City pour ses bâtiments roses. De ce qu’on voit, c’est pas mal plus gris que rose, mais bon… Le bazaar est extrêmement coloré et bruyant et les vendeurs sont très insistants. On se fait complètement fourrer par un marchand et je me retrouve heureuse propriétaire d’un sac de hippie et de deux châles qui déteignent… On voit aussi notre premier charmeur de serpent, qu’on regarde à distance!

Il se met à pleuvoir et les vents soulèvent la poussière, ce qui rend l’air encore moins respirable. On se retrouve dans le pire bouchon de circulation jamais vu! Les voitures, autobus, rickshaw, vélos, vaches et piétons s’entremêlent dans une symphonie de klaxons et de cris… notre chauffeur se faufile dans ce labyrinthe et on retrouve la tranquillité de notre chambre. On partage ensuite un bon souper avec des Britanniques.

Le lendemain, on réserve notre billet de bus pour notre départ qui se fera à 6h30 du matin et on va visiter le fort Amber, un magnifique palais-forteresse perché sur les montagnes, entouré de remparts impressionnants. La vue sur la ville est superbe.



Soirée tranquille et on se lève à 5h30 pour prendre notre bus vers Bundi!

13-14 octobre : Bundi

Bundi est un « village » de 88 000 habitants, avec des rues très étroites et des maisons bleues partout. Des enfants nous suivent partout « hello, do you have a pen for me?? », on croise tout plein de cochons, singes, chiens et vaches. Il y a un grand marché de légumes, des babioles à vendre partout, c’est très vivant. On se rend presque par hasard dans un temple Sikh ou un jeune garçon de 16 ans nous fait faire le tour. On doit se couvrir la tête et Nic doit laisser ses cigarettes en-dehors du temple. Le prêtre nous offre une pâte sucrée à manger et on est invités à prendre un repas sacré avec eux. Assis en indien (sans jeu de mot…), on mange avec nos mains leur fantastique bouffe.

Le lendemain, jour de ma fête, mon estomac fait encore des siennes, je suis encore malade… Pendant que je dors, Nic va monter le magnifique fort en décrépitude. Tel un Indiana Jones, armé d’un bâton, il arpente les ruines, seul avec des macaques et un gigantesque lézard. Il se fait ensuite plein d’amis, encore une fois, dans le jardin de notre guesthouse!

Nic et Annie contemplant la ville de Bundi


En après-midi, je me sens encore fragile, mais mieux… j’ai espoir d’être rétablie en soirée pour notre autobus vers Udaipur, qui est qualifié par le Lonely Planet de trajet pour les amateurs de sensations fortes et sadiques qui aiment se faire brasser les os…

14 au 15 octobre : autobus de Bundi vers Udaipur


Un trajet d’environ 250 km que notre mastodonte franchit en 9 heures, de nuit. L’autobus est divisé en deux étages avec des couchettes, des sièges et des gens qui dorment sur le plancher. Notre couchette est sur la banquette du haut. Une petite boite suffocante dans laquelle on entasse nos sacs et nos corps, fermée par une porte en vitre teintée et  une fenêtre par laquelle la poussière de la route monte à nos gorges (on dort avec des masques!!). L’autobus tangue dangereusement à chaque courbe et l’effet n’en est que plus terrifiant du haut de notre bunker. La route est extrêmement mauvaise et on se fait brasser à souhait! L’autobus s’arrête longuement dans des endroits perdus où les Indiens descendent pour se vider la vessie et faire on ne sait quoi de non constructif! On essaie de dormir à travers les bruits du vendeur de thé indien qui cris chaiiiiiiiiiiiii à s’en défoncer la gorge, les conversations animés et les bruits de crachats (c’est très populaire en Inde de se racler la gorge er cracher de manière très sonore).

On arrive à Udaipur à travers une magnifique route sinueuse qui traverse de vertes montagnes. En sortant de l’autobus, j’ai l’impression de retrouver la terre ferme après avoir vécu une tempête en haute mer!!