22-23 octobre: 24 heures de bus vers Amritsar
Grosso modo: bus de 6:00 à 12:30 pour se rendre à Bikaner. Arrêt à Bikaner sur une terrasse pour manger, relaxer et remettre nos esprits droits avant de repartir. À la dernière minute, on se rend compte qu'avec le temps qu'on avait, on aurait pu aller visiter le temple des rats. La légende veut que la déesse Karni Mata demanda à Yama, le dieu de la mort, de rescussiter le fils d'un conteur. Celui-ci refusa et elle décida dès lors de réincarner tous les conteurs en rats, privant ainsi Yama de l'âme de ces personnes. Des milliers de rats dans un temple où on doit se promener pieds nus. Malheureusement, on a manqué cette attraction...
5:30pm à 5:00am, bus vers Amritsar. Nic décide d'aller s'assoir avec le chauffeur pour étudier sa conduite et se rassurer, mais c'est plutôt le contraire qui arrive... Il se fait inviter à jouer aux cartes dans l'allée pendant qu'une Indienne de 11 ans me fait la conversation et me supplie d'aller dormir chez elle à Amritsar (toute la famille hoche intensément de la tête en guise d'encouragement).
Mais notre idée est faite, on veut dormir au Golden Temple, endroit sacré des Sikhs. On s'y rend avec un couple rencontré dans le bus (Jenny et Patrick, Anglaise et Canadien s'étant rencontrés en Australie).
23-24 octobre: Amritsar
Les bénévoles aux temples ne sont pas très clairs, mais on finit par se trouver des lits dans un grand dortoir (la nuit et la nourriture sont gratuites et il faut faire une donation à la fin). Le temple est très beau, entouré d'eau et tout doré. On mange dans la grande salle communautaire, où on sert à tous les pellerins et visiteurs du dhal, des haricots en sauce au cari et du pudding au riz, avec des chapatis. Pas terrible, mais l'expérience en vaut le coût. Il faut ensuite se lever pour laisser place à la prochaine bordée de gens.
On se promène dans la ville, qui est grande et bruyante. En soirée, on assiste à un spectacle d'une étrangeté incomparable. On va voir la cérémonie quotidienne de fermeture de la frontière indo-pakistanaise. Des kilomètres de gens marchent vers la frontière en scandant des slogans (les seuls mots que je discerne sont Pakistan et Kashmir, ça ne me rassure pas, mais je semble la seule à être parano). On passe divers postes de sécurité et on s'installe dans des gradins pour regarder la chorégraphie de changement de garde (on jurerait qu'ils font du yoga tellement leurs mouvements sont fluides). De part et d'autre de la frontière, les Indiens et les Pakistanais s'enthousiasment et étalent leur fierté nationaliste respective. Une camaraderie intéressante pour ces pays ayant de fortes tensions politiques.
Ceremonie du cote pakistanais |
Notre chauffeur nous emmène ensuite au temple hindu le plus n'importe quoi vu jusqu'à présent (et la compétition est féroce, les temples aux couleurs pastels et aux allures de guimauve sont omniprésents). Ce temple est un labyrinthe où les salles se succèdent. Tu passes ainsi d'une salle tapissée de miroirs à un tunnel en faux roc qui mène à une pièce à plafond bas qui débouche sur une grotte ayant 10cm d'eau au fond, le tout rempli de statues de dieux pour le moins étranges.
Une des deesses du temple... |
24-25-26-27-28-29 octobre: Dharamsala - Mcleod Ganj - Bhagsu
On ne trippe pas à Amritsar malgré la beauté des turbans colorés et des barbes et moustaches hirsutes à perte de vue. À midi, on quite Jenny et Patrick et on va vers la station de bus pour une autre formidable aventure vers Dharamsala/Mcleod Ganj, ville du gouvernement tibétain en exil et lieu de résidence du Dalai Lama. La route dans les montagnes est insupportablement sinueuse et rocailleuse. Les gens s'entassent dans l'allée de l'autobus et un Indien vomit près de nous. L'autobus s'arrête, un homme gosse une pelle avec je ne sais quoi et fout un tas de sable sur la flaque et on repart, en s'arrêtant aux 5 minutes pour embarquer ou débarquer un Indien. C'est la run de lait, rien de moins. Ce brassage de cage me donne une cuisante migraine (je ne suis pas très fière de mon état de santé depuis 3 sermaines...) et arrivés à destination, on se rend jusqu'au premier hôtel qu'on voit et on se pait une chambre de luxe (25 $CAN au lieu des habituels 8$...). Mon formidable amoureux m'apporte nourriture et boisson à la chambre et je dors paisiblement pendant qu'il part avec 3 filles manger son premier plat tibétain (un plat carnivore qui est apparamment exquis), le tout arrosé de quelques bières.
Mcloed Ganj, vue de notre hotel de luxe! |
Le 25 octobre, on se lève tôt et on déjeune au son de Quit playing games with my heart et la trame sonore du Roi Lion (Tom et Anne-So, j'ai une petite pensée pour votre mariage!!!), puis on part à pied explorer les environs. La ville de Mcleod Ganj est vraiment agréable, bien logée dans le début de la chaîne himalayenne. On est entouré de montagnes, de magasins tibétins et de vendeuses de momos (espèce de dumpling vapeur aux légumes). On se rend ensuite vers le paisible village voisin de Bhagsu, où Laurence, une fille avec qui j'ai travaillé à la Piazzetta il y a 10 ans, est installée depuis quelques jours avec Hugo, son amoureux. On se prend une chambre au même endroit qu'eux. C'est une agréable sensation que de retrouver Laurence aussi loin de la maison!
Le lendemain, Nic et moi lambinons un peu dans la chambre, puis on part vers les montagnes. On rencontre 2 Français avec qui on remonte une chute, roche par roche, jusqu'à arriver à un point assez haut pour admirer la vue sur la vallée. On se réchauffe au soleil, étendus sur une roche, bercés par le son de la chute qui nous contourne. Ce moment de détente vaut bien la frousse que j'ai eue en escaladant la cascade (je suis rendue un peu moumoune...)!! Nic, lui, est comme un gamin, il est heureux comme tout d'être dans la nature verdoyante après les villes et le désert, il grimpe tel un singe armé de la caméra pour immortaliser les lieux.
La partie "facile" de notre escalade de chute |
En soirée, on mange avec Laurence, Hugo, 3 Française et un Néo-Zélandais dans un endroit très "chill" (l'ambiance dans les montagnes indiennes est très planante). Les 8 ensemble prévoyons partir le lendemain pour un trek de deux jours dans les montagnes.
Laurence et Annie au milieu du trek |
27 octobre, on se lève tôt et vers 9h, notre groupe de 8 personnes est prêt à partir! Bhagsu est à 1770m d'altitude et l'ascension vers notre refuge pour dormir nous mènera à 2875m. Ça commence raide, mais après un certain temps (et un arrêt chaï), nos jambes et nos poumons encrassés de l'air toxique des villes s'habituent et la montée est fantastique. Plus on monte, plus la vue de la vallée est spectaculaire. Mais rien ne bat l'arrivée à destination: un dernier droit à monter et on arrive sur une crête où sont installés quelques refuges et restaurants rudimentaires et comme décor de fond, un mur de sommets enneigés dont les pics vont à plus de 4000m d'altitude. C'est à en couper le souffle. Lors de la réservation du refuge, on nous a promis une cabine de deux chambres, avec chacune 2 lits doubles. La réalité est plutôt un shack décrépit, dont certains carreaux de fenêtre sont remplacés par des feuilles de platique qui volent au vent et surtout, 2 miniscules chambres avec un seul lit par chambre... nous devrons donc nous entasser à 4 dans un lit double, ce qui mènera éventuellement à une des pires nuits de mon existence (comme peuvent en témoigner Nic et Laurence, qui ont subit mes retournements successifs toute la nuit, gâchant du coup leur sommeil aussi...).
Nico autour de 3200m d'altitude |
Hugo, Laurence et Annie |
Coucher du soleil de notre refuge |
On mange, on explore, on observe les ânes et les moutons brouter l'herbe. Le souper se fait autour d'un feu qui peine à nous réchauffer dans une température près du point de congélation... La soirée est festive, la voie lactée est sublime, le sommeil est médiocre!! On se lève courbaturés et fatigués, ce qui ne nous empêche pas de monter plus haut, pour atteindre la première ligne de neige, autour de 3200m. Après le diner, on retourne vers Bhagsu par un chemin différent, arpentant d'abord la crête bordée d'un côté par les hauts sommets et de l'autre, par la vallée et les villages qu'on aperçoit plus bas. Ce chemin est mois bien indiqué et on finit par se perdre dans une forêt descendant abruptement vers une chute et ça nous prend au moins une heure (à 8, les décisions sur le chemin à prendre peuvent être longues!!) pour retrouver le bon chemin et se rendre à notre chambre pour une douche bien méritée! C'est notre
dernier souper à Bhagsu et on se rend manger, les 8, dans un état semi-comateux, mais complètement satisfaits de notre trek.
Vue sur la crete et notre campement rudimentaire |
29 octobre. Courbaturé n'est pas suffisant pour décrire notre état. Nic et moi décidons de repartir vers Delhi le soir même avec Laurence et Hugo pour prendre un vol le lendemain pour le Népal. On réserve nos billets, puis la journée passe en jouant aux cartes et en jasant jusqu'au départ. Hugo a le mal des transports en montagne (ce qui fait beaucoup rire les Indiens), alors on s'entasse à 4 dans un taxis et on roule jusqu'à ce que la route soir plus droite, d'où on prend un bus vers Delhi. Nic et moi avons les bancs du fond et c'est horrible... Impossible de dormir, la route est en mauvaise condition et on saute d'un pied à chaque 5 minutes (et je n'exagère même pas). On a les fesses en compote, le dos barré et les jambes enkylosée... On nous débarque un peu n'importe où à Delhi, on part vers l'aéroport où on a plusieurs heures à perdre. Nous sommes 4 zombies dans l'aéroport, on dort sur toutes les surfaces possibles et on se sépare ensuite pour nos vols respectifs (nous, vers Kathmandu et eux, vers Bangkok).
On trouvait que notre billet d'avion coûtait un peu cher et on se rend compte qu'on est en première classe! On tente d'en profiter pour les 1h30 que durent le vol! En arrivant à Kathmandu, on fait faire nos visas, on débarque en ville, on s'installe. À première vue, ça ressemble à l'Inde, mais en moins bruyant. Je suis certaine qu'on va bien aimé notre séjour népalais...
Comment va Nico ?
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